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  • Katsuhiro Otomo - Anthology

     

    Mieux vaut tard que jamais (la parution originale date tout de même d'il y a 13 ans), ce premier volume d'une anthologie en deux parties consacrée à Katsuhiro Otomo sort enfin chez nous en français. Il y a 20 ans surgissait pourtant au Japon son chef d'œuvre "Akira". Pour toute une génération (dont je fais partie), et ce dans tout le monde occidental, cet univers post-apocalyptique a ouvert brutalement la porte sur le manga et l’animation japonaise quand il a été exporté. Mais bien avant la publication tardive de ce recueil, le retard a quand même été quelque peu comblé pour découvrir l'œuvre d'Otomo dans son ensemble, que ce soit en manga ("Dômu", mais aussi "Zed", "tekken" ou "Mother Sarah" au scénario) ou en anime ("Steamboy" et récemment "Freedom Project"). Et s'il existe encore bien des "one-shots" qui n’ont jamais été traduits ni en anglais ni en français, c'est surtout par le fait de leur auteur qui ne souhaite pas ressortir ses œuvres de jeunesse (d'ailleurs, Jean Giraud aka Moebius - admiré par nombre de mangakas - ne saurait pas pour rien dans cette nouvelle publication).

    Les fans de la première heure comme les plus tardifs seront donc ravis à la lecture de cette dizaine d'histoires courtes datant de la période pré-"Akira", de 1977 à 1981. Presque indispensable quand on sait que parmi elles se trouvent les prémisces de "Memories" - ou plutôt du premier segment "Magnetic Rose" -, et surtout "Akira". Le film d'animation du même nom semblerait presque même découler de ce "Fire Ball", tant on en retrouve déjà tous les ingrédients : violence urbaine, pouvoirs psychokinésiques (qui seront également présents dans "Dômu") et apocalypse. C'est aussi le témoignage de l'émergence d'un auteur qui tranche à l'époque dans son pays, où dominent les histoires sentimentales, pour proposer les siennes inspirées par la SF occidentale, que ce soit les nouvelles de Philip K Dick ("Farewell to Weapons") ou les bandes dessinées de Moebius justement ("Flower"). Mais pas seulement, les histoires offrant ici sur 260 pages des variations de style jusqu'à aborder le récit comique. L'occasion donc de découvrir par là-même une facette méconnue de Katsuhiro Otomo, à travers "Hair", où des rebelles chevelus fans de rock s’opposent à une société rigide dirigée par les "cheveux courts", ainsi que quelques parodies de classiques occidentaux.

    Le talent de l'artiste n'est plus à prouver, mais il était bel et bien présent dès ces débuts en images, déjà avant sa consécration.