Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

L'Étrange vie de Nobody Owens

 

Par Neil GAIMAN

 

Comment qualifier Neil Gaiman ? Beaucoup de termes me viennent à l’esprit, presque trop alors je crois que je vais m’arrêter au premier et plus évident, qui finalement recouvre le mieux son œuvre à mon avis.
Neil Gaiman est un conteur, au sens plein du terme. Quelqu’un qui associe la narration à l’évasion avec cette touche enfantine qu’on recherche tous ; ce besoin de ressusciter ces délicieuses terreurs que l’âge adulte a éradiqué associé à la simplicité perdue des enfants que nous étions.
C’était déjà le sentiment que Coraline avait éveillé en moi. Cela revient en démultiplié avec L’Etrange Vie de Nobody Owens. Nobody ,ou Bod pour ses amis, n’est pas un enfant ordinaire. Après que ses parents aient été assassinés, il a été recueilli, à peine âgé de quatre ans par les habitants du cimetière reconverti en parc naturel d'arbres géants .


Quand vos parents adoptifs sont un charmants couples de spectres victoriens, que votre tuteur est une créature oscillant entre morts et vivants, votre éducation est forcément quelque peu en décalage avec le reste de la société.
Les camarades de jeux de Bod sont des fantômes éternellement bloqué à l’âge de leur mort, Bod devient un expert en paléographie à force de lire sur les pierres tombales et acquiert une connaissance de l’histoire assez singulière car enseignée par des témoins visuels.
Evidemment, Bod grandi et l’attraction du monde au delà du cimetière se fait de plus en plus grande. Mais la vie à l’extérieur est pleine de périls et surtout l’assassin de sa famille rôde toujours, attendant son heure pour achever son travail.


Il y a tout dans cet ouvrage :qualité d’écriture (of course, c’est Gaiman), originalité, ambiance, anecdotes savoureuses. Gaiman se paie même le luxe d’affilier son récit à ceux de Lovecraft en réutilisant personnage et lieux du cycle de Randolph Carter. Inutile de dire le vieux maître de Providence qui encourageait ses jeunes condisciples à utiliser ses créations et qui utilisait les leurs en retours dans ses récits n’aurait pu qu’approuver voire applaudir. Bien sûr, l’ambiance rappelle inévitablement celles des films de Tim Burton, cette proximité entre les thèmes de la mort, de l’après-vie, l’humour, une fausse naïveté et le sens de l’aventure.
Comme Coraline, Nobody Owens semble destiné au jeune public mais chacun y trouvera son compte ; les jeunes lecteurs avec un très beau récit qui ne les abêtit pas, les plus âgés avec une fable riche et savoureuse qui les ramènera à un âge plus innocent.


Neil Gaiman : L'Étrange vie de Nobody Owens (The Graveyard Book)
ALBIN MICHEL Jeunesse, collection Wiz.

 

Les commentaires sont fermés.