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Invictus

 

Après Gran Torino, l'Échange, Million Dollar Baby, Mystic River ou son diptyque Pacifique, cet Invictus ressemble à un coup pour rien pour Eastwood. Un petit coup de mou à 80 piges, c'est normal après tout. On en sort surtout déçu par le manque d'audace, par l'académisme du produit fini, fignolé à souhait pour les Oscars avec bande-son omniprésente, happy-end grossier au ralenti et poncifs du genre film de sport. A ce titre, le dernier quart d'heure tient du quasi insoutenable. On a l'impression de voir le sempiternel film de football américain avec les bons gros vieux ralentis sur les joueurs, l'entraîneur, la foule qui regarde cette balle qui lentement, très lentement passe entre les perches. Cerise sur le gâteau ou sur les sablés : les bruits étouffés des hommes transformés en bête au cœur de la mêlée (A-lors... que... re-voi-là... la ... sous-pré-fette...)

Jusqu'à ce raté final, Eastwood respectait la cahier des charges, sans génie mais avec savoir-faire. Freeman est excellent, Damon aussi. La carte postale décolorée de l'Afrique du Sud post-Apartheid fonctionne à plein tube malgré quelques clichés. A vrai dire, Eastwood s'égare au beau milieu de ses deux histoires: celle des Springboks et celle de Mandela, ne racontant ni l'une ni l'autre. Il s'y égare par manque de parti pris, par manque d'enjeu et les aspects les plus intéressants sont omis ou à peine abordés. On entrevoit à peine la vie familiale chaotique de Mandela. Le personnage nous est offert de façon bien lisse alors que les failles sous la cuirasse l'auraient rendu grandiose.

Eastwood se contente de présenter la victoire des Boks comme une grande victoire nationale sans aborder, comme pour Mandela, l'envers du décor: une demi-finale usurpée avec un arbitrage plus que douteux et une finale contre une douzaine de All Blacks victimes d'une intoxication alimentaire plus que suspecte la veille du match. La victoire, oui, mais à quel prix ?

 

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