Titre énigmatique. Jeux de pistes : l'oreiller si familier et rassurant se cogne contre le côté froid, voile obscur qui vient se jeter sur ma lecture avant même qu'elle ne commence…
Titre dichotomique. Je ne lis pas la quatrième de couverture, je préfère me laisser porter par ma curiosité.
Je commence alors ma lecture à tâtons.
Dès les premiers mots, la toile de fond se dessine : l'Espagne... Mais à peine le temps de prendre un bain de soleil que me voilà spectatrice passive d'un meurtre : celui de Laura Bahia, une jeune cubaine servant d'intermédiaire aux interminables négociations entre un groupe de dissidents cubains et l'ambassade américaine.
Véritable imbroglio policier, le texte est un puzzle dont les pièces ne sont pas toujours faciles à rassembler. La révolution cubaine en filigrane le long de chaque page semble être le prétexte premier de ce roman.
Au lecteur qui n'aurait pas une connaissance assise dans ce domaine, le roman devient bancal.
Sous-jacente: l'histoire d'amour, à la fois belle et dramatique de Laura et Philip Hull, attaché d'ambassade des Etats-Unis. Pourtant, trop souvent leurs rencontres s'étirent et s'étalent en silence dans un monde où il faut pourtant aller vite.
Le roman est construit sur cette éternelle alliance oxymorique Cuba-Etats Unis, à laquelle se joignent d'autres rêves fracassants comme l'amour impossible et peut être aussi celui de coller enfin sa joue contre le côté tiède de l'oreiller sans qu'il ne se passe plus jamais rien.
Bélen Gopegui dit tout haut ce que d'autres pensent tout bas : un pari difficile à relever que je salue malgré tout.