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CULTURE & cie - Page 3

  • Roman AU VOLEUR ! de Carol Higgins Clark

    Abigail, une jeune coiffeuse pour stars de Hollywood, a prêté 100 000 dollars à son petit ami qui s’est évanoui dans la nature. Argent donné par sa grand-mère à titre d’acompte pour l’achat d’un appartement.


    Née un vendredi 13, elle se croit poursuivie par la malchance. Blessée sur un tournage, elle ne peut plus travailler, est en litige avec ses employeurs et l’un de ses clients, un vieux monsieur richissime, vient d’être assassiné. Elle se débat en plein cauchemar, quand sa grand-mère débarque avec l’enthousiasme des seniors américains qui vivent au soleil afin de lui acheter cet appartement. La seule solution pour Abigail est d’appeler la détective Regan Reilly à son secours.


    Les deux amies vont déjouer le sort, retrouver le petit ami, pas délinquant de haut vol mais tout de même en prison, et démasquer les méchants qui ne le sont pas tant que cela. Comme dans tous les livres de Carol Higgins Clark, l’humour est au rendez-vous, les vieilles dames sont capables d’en remontrer aux truands les plus chevronnés et les gentils se sortent en général des mauvais pas dans lesquels ils se sont fourvoyés.


    Les personnages sont touchants, la côte ouest est magnifique, l’action ne faiblit pas et les policiers chargés de l’enquête n’ont rien d’âmes noires aussi tourmentées que les malfrats qu’ils poursuivent.


    AU VOLEUR !, Carol Higgins Clark
    Éditions Albin Michel, 293 p., 19,50 € (mars 2010)

     

  • Livre de religion : PRÊTRE, GENÈSE D’UNE RÉFLEXION

    Le titre est somme toute modeste : c'est ici à un panorama d'une réelle richesse que se livre André Manaranche. Panorama historique en premier lieu : quasi tout le XXème siècle y transparaît.

    André Manaranche est un jésuite, et c'est peu dire qu'à travers lui, toutes les caractéristiques (imaginaires ou réelles) que l'on associe à la Société de Jésus se révèlent. Celles-ci ont toutes trait à l'intelligence : intelligence de soi, intelligence des personnes et personnalités que l'on rencontre, intelligence nous ajouterions : verticale et horizontale - des évènements.

    Certes, André Manaranche se montre dans ce livre pressé, pour ne pas dire emporté par sa plume qui paraît avoir le souci, le besoin de tout dire, mêlant dans un même paragraphe, quand ne serait pas dans une même phrase une même phase la précision du détail à la G. Lenôtre et la considération plus intellectuelle, celle dont jouisse les meilleurs livres de religion actuels. Dans une première partie (mais, à vrai dire, la préoccupation court tout au long de l'ouvrage), notre père jésuite travaille et montre avec insistance qu'il a été travaillé par la différence pouvant exister entre le simple prêtre diocésain et le prêtre religieux. Avouons-le : pour le lecteur profane, cette précaution, cette préoccupation apparaissent dans un premier temps inutile, voire surannée.

    Ce n'est qu'au fur et à mesure de la lecture qu'André Manaranche parvient à lui faire percevoir l'intérêt sous nombre d'aspects de la question. Il n'en demeure pas moins que les sphères ecclésiales ont passé des décennies à réfléchir à cette question avec un sérieux qu'on osera dire au sens toponymique du terme, déplacé, puisque la conclusion se réduit à ces mots : nulle opposition, mais parfaite, humaine et théologique complémentarité ! C'est l'histoire de l'Église de France vécue par un prêtre très peu gallican qui parcourt ces pages familières dans la forme (mais aussi amicales et d'un altruisme qui confine à l'humanisme bien pensé dont devrait faire montre au premier chef tout homme de Dieu)... et familiales dans le fond : famille auvergnate de Manaranche et nombreux ordres, congrégations, associations, séminaires de tous acabit, visités, enseignés par lui.

    Le Père Manaranche veut tout brasser, tout confronter : gens, pratiques et théories. Il demeure jeune parce que c'est un esprit naturellement et foncièrement jeune à l'image du Saint-Esprit dont une formule latine ne dit-elle pas que « jeune », il l'est éternellement ? Cette impression explique nous semble-t-il que ce panorama historique se double d'une analyse du panorama des discussions, des disputes théologiques vécues par l'Église d'une assez rigoureuse exactitude.

    Dans le sillage d'André Manaranche, nous nous retournons vers les décennies passées et concluons à la justification de ses positions. Privilège du Juste, qui est d'abord celui qui a reçu le don de voir juste.

  • chronique BD : Chute de vélo d'Etienne Davodeau

    Dans la sélection du festival d’Angoulême de cette année, une BD a attiré mon attention : Lulu, femme nue par sa narration cinématographique, et un petit tour sur le site d’Etienne Davodeau plus tard, puis à la bibliothèque, et j'ai eu entre les mains Chute de vélo du même auteur. Là encore c’est le récit, plein d’ellipses, ainsi que les rapports humains, tout en finesse, qui m’ont plu.

    Il met en scène des situations que chacun a pu connaître ou risque de connaître, et le réalisme en est frappant. Le dessin m’a un peu déconcerté au début, les personnages ne sont pas tellement gâtés physiquement, par contre le petit village et l’atmosphère des chaudes journées d’été sont particulièrement bien rendus.


    Si vous avez l’occasion de découvrir cet auteur, n’hésitez pas, ce qu’il fait est très intéressant.

  • Quelques sagas romanesques

    Récemment, un roman a fait beaucoup parler de lui et se hisse dans le palmarès des meilleures sorties de livres 2019 au côté de la nouvelle édition de « la cité antique » de Fustel de Coulanges par exemple, il s’agit du roman d’une journaliste américaine, « La couleur des sentiments » de Kathryn Stockett.

    J’ai remarqué également, dans ce palmarès, un autre roman que je « classe » dans la même veine, « Le goût des pépins de pomme » de l’allemande Katharina Hagena. Précédemment, j’avais aussi observé avec attention les succès de diverses écrivains, d’Anna Gavalda à Muriel Barbery en passant par Claudie Gallay sans oublier Katherine Pancol. Je pourrai aussi rajouter le succès inattendu de l’été 2009, Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates, qui sort en poche ces jours prochains d’ailleurs.

    Toutes ces auteurs me semblent écrire des romans calibrés pour séduire la lectrice, et si j’étais méchante (mais je ne le suis pas), j’aurais envie de dire la ménagère, quelque peu desesperate housewife sur les bords…

    Ce n’est pas péjoratif de ma part (je respecte et comprend parfaitement que l’on puisse adorer ce genre de romans), mais disons que ces livres me semblent un peu tous sur le même modèle. Même s’ils mettent en scène des personnages et des histoires différentes, ils ont tous quand même un terreau de bons sentiments indéniable. Ce sont des livres « débordants d’amour et d’humanité », porteurs d’espoir d’une certaine façon « en dépit de l’adversité ». Et où les personnages féminins sont prédominants. Etrangement, ce genre de livre a un effet répulsif sur moi (hormis le Gallay qui a l’air peut-être un peu plus âpre que les autres et auquel je me risquerai peut-être un jour (de grand désœuvrement)… pour voir…). Je n’en ai jamais lu (hormis le recueil de nouvelles d’Anna Gavalda qui n’était pas si politiquement correct que cela du reste).

     

    Par contre, j’ai fini récemment de lire « Les saisons » de Maurice Pons, un livre glacial bien de saison !, qui m’a plutôt interpellée, j’essaierai d’en reparler.
    Et j’ai surtout accueilli avec plaisir la ré-édition des recueils de poésie de Michel Houellebecq chez J’ai lu (compilant : « Rester vivant », « Le sens du combat », « La poursuite du bonheur » et « Renaissance »), de nouveau au centre de la polémique malheureusement sur des sujets totalement extra-littéraires mais passons.

     

     

  • livre : La montagne de minuit

    au moment d’écrire un billet sur ce livre : je ne sais pas trop quoi en dire… A se demander si je n’ai pas lu ce livre en n’y comprenant rien du tout. Non qu’il soit incompréhensible, au contraire il est d’une lecture fluide et la construction qui fait alterner deux narrateurs n’est pas perturbante au delà de quelques lignes. De plus, je me suis intéressée à l’histoire. C’est d’abord celle de Bastien, vieil homme qui est passionné par le Tibet et tout ce qui s'y rattache, mais qui semble cacher un passé trouble. Ensuite, Rose, sa voisine, mère d’un petit garçon de cinq ans, seule dans le voisinage à engager la conversation avec Bastien. Avec elle, il semble abandonner sa réserve habituelle et se confier quelque peu. Rose aussi, cherche peut-être un confident…

    Le thème, qu’on pourrait nommer « secrets et mensonges »  ou « mythes contemporains » n’est pas inintéressant, mais si j’ai lu ce livre facilement, il ne m’a pas captivée plus que ça, et j’ai une impression d’être passée à côté au bout du compte.

    Ai-je eu raison de choisir celui-ci plutôt que Là où les tigres sont chez eux ? Je ne sais pas si je le lirai, après cette semi-déception.

  • LE ROMAN DE LA LUNE

    « On n’est pas allé dans la lune en l’admirant. Sinon, il y a des millénaires qu’on y serait déjà. » Lorsqu’il formulait cet aphorisme dans son recueil Poteaux d’angles, Henri Michaux n’évoquait que la prouesse technologique des astronautes de la missions Apollon XI, en ce jour mémorable de juillet 1969 où fut enfin foulé le sol du satellite terrestre.


    Mais avant d’assister aux images historiques des manœuvres d’approche de la sonde, au pas de géant antigravitationnel de Neil Armstrong, au plantage de la bannière étoilée qu’on aurait dit de métal tant elle était raide dans cette atmosphère raréfiée, combien avaient rêvé de conquérir cet astre ? En bateau, à dos de volatile ou dans le sillage d’une escadrille d’oiseaux migrateurs, en ballon, à coups de fusée-obus tirée d’un immense canon ; depuis Lucien de Samosate, l’homme occidental entretient le fantasme d’atteindre les cratères et, qui sait ? les habitants de ce soleil nocturne.


    Grâce au
    Roman de la Lune des Éditions Omnibus, nous embrassons en huit cents pages l’essentiel de la littérature qui lui est consacrée. La sélection, principalement française, court de la Description des États et empires que tenta (l’authentique) Cyrano de Bergerac en 1657 à l’incontournable exploration de Jules Verne, premier « roman scientifique » à part entière. On ne pouvait toutefois faire l’impasse, dans un tel registre, sur quelques titres étrangers. Voilà pourquoi figurent au sommaire un classique de H.G. Wells ou encore L’Aventure sans pareille d’un certain Hans Pfall narrée par Edgar Allan Poe ou le plus contemporain terrienne de Mourlevat.


    Dans sa préface, Claude Aziza propose quant à lui un regard érudit sur toutes les facettes (ou devrait-on dire les phases) de fascination qu’exerça la Lune sur les esprits : la religion, l’astronomie, le cinéma, la poésie même, rien n’a échappé à son recensement et montre que l’homme s’est toujours interrogé sur la nature de cette présence blanchâtre, tantôt disque, tantôt croissant, qui veillait sur son sommeil, ses encanaillements et ses songeries.


    « Sélénites » pour Cyrano, « Lunatiques » selon Louis Desnoyers, « Luniens » chez Pierre Boulle, les peuples hypothétiques de notre lointaine sœur ne semblent créés que pour mieux renvoyer, à ceux qui viendraient à les débusquer, leur propre questionnement philosophique. Car, après l’avoir redoutée ou vénérée comme une déesse, « penser la Lune » relève d’une expérience existentielle qui fait vaciller les dimensions constitutives de notre appréhension du réel : le Temps et l’Espace, conjugués dans la Distance.

    Quelle déconvenue dès lors si, au lieu de découvrir une vaste étendue vierge, les courageux voyageurs arrivant sur place n’étaient guère tombés que sur un globe fangeux et boueux, composé… de crotte ! C’est la situation qu’imagina Abel Beffroy de Reigny en 1787. Elle était d’un mauvais goût si incongru qu’il préféra la signer du prudent pseudonyme de « Cousin Jacques ».


    Outre les œuvres intégrales, le volume comporte un dossier et des extraits choisis de très belle qualité. Pour preuve, le savoureux passage des
    Entretiens sur la pluralité des mondes habités de Fontenelle. Au fil de ses considérations relativistes sous-tendues par une logique sans faille, le beau causeur admet l’idée d’une forme de vie sur la Lune, pas forcément humaine certes, mais qu’il serait possible de rencontrer, à condition de traverser « le grand espace d’air et de ciel » qui nous en sépare. Il compare d’ailleurs cette confrontation avec le Troisième Type à celle que vécurent les Indiens d’Amérique et les Espagnols au XVIe siècle.

     

    LE ROMAN DE LA LUNE,
    Éditions Omnibus, 840 p., 26 € (mai 2009)

  • Bellini & le démon de Tony Bellotto

    BRAZILIA CONTINENTAL OP

       Que peut on chercher de neuf lorsqu'on décide de lire un polar? Les lecteurs assidus du genre sont familiers de cette question. Depuis qu'un jour Ellroy s'est décidé à écrire des romans, le polar, en tant que roman d'enquête, en tant que genre moral de ce siècle, est un mode fictionnel quasi immobile. Toutes les intrigues ont déjà été écrites. Quelques faits divers ne chamboulerons pas la donne. Ce qui compte aujourd'hui, c'est le style, la capacité qu'aura un auteur à créer un univers singulier & personnel.

    En ce sens, Bellini & le démon de Tony Bellotto, est un bon polar. Sa double intrigue (pour une fois il s'agit de deux intrigues bien distinctes & qui ne se rejoignent jamais) est plutôt sobre, classique bien que la première soit assez marrante. Bellini, inspecteur archétypal (solitaire, porté sur la boisson, désabusé & qui réussi malgré tout à se faire un nénette dans l'histoire) est engagé par un éditeur américain pour retrouver un manuscrit inédit de Dashiell Hammett. Pourquoi pas? La seconde intrigue, plus classique, concerne une jeune fille retrouvée dans les toilettes de son lycée avec une balle dans la tête sur laquelle notre inspecteur pauliste (l'histoire se passe à Sao Paulo) va enquêter avec l'aide d'une beauté brésilienne (la fameuse relation du héros) journaliste de son état. La danse est rondement menée, sans embûches ni surprises. Rien de très nouveau donc.

       Là où le bouquin devient intéressant c'est que Bellotto non seulement écrit plutôt bien & dans le milieu du roman policier c'est assez rare pour être souligné, mais en plus il décrit un monde coloré, exotique (le polar brésilien est un objet assez rare) le tout avec beaucoup d'humour & d'ironie. Au final, sans être une pierre fondamentale comme l'ont été les hard-boiled ricains des années 50 puis les sublîmes horreurs d'Ellroy , le roman de Bellotto n'en est pas moins un bon moment de lecture noire emprunt d'un univers personnel & agréable. Il se situe dans ce genre de livres, qui va du fantastique La mort & la belle vie de Richard Hugo au mythique & indispensable Dernier baiser de Crumley. Du style & de l'originalité!

     

    BELLINI & LE DEMON de Tony BELLOTTO (Actes Sud).

  • Film The Darjeeling Limited 

    Physiquement Wes Andersen m’a toujours fait pensé à une sorte de version british et plus arty du chanteur Beck ! Pour ce qui est de leurs productions artistiques respectives, on peut également voir un parallèle, tant les œuvres de l’un et de l’autre sont gentiment barrées, mais finalement pleines de sens.

    jason.JPGAu-delà des comparaisons bancales il est incontestable que le nouveau film d’Anderson, The Darjeeling Limited, poursuit sur la lancée des précédents et continue de construire l’univers plein de personnages, à la fois loufoques et abîmées par la vie, du réalisateur. Et après le « sea movie » The Life Aquatic, on est ici entraîné dans un « rail movie » aux allures prononcées de quête initiatique pour les trois personnages principaux du film, les frères Jack, Francis et Peter Whitman (joués respectivement par Jason Schwartzman, Owen Wilson et le dernier venu dans la bande à Anderson : Adrien Brody), qui se retrouvent donc embarqués dans une aventure ferroviaire (mais pas que) plutôt mouvementée à travers l’Inde, à la recherche d’une unité familiale perdue.


    Il est une fois encore question d’abandon parental, de fuir sa famille…en bref de relations familiales à problèmes, thèmes récurrents dans la filmographie d’Anderson et qui semblent lui tenir particulièrement à cœur. Découlant de ces sujets délicats, d’autres sont évoqués de manière plus ou moins évidente, tels les addictions, l’inhabilité au dialogue, la négation de l’autre, l’appel à l’aide au travers du suicide (toujours raté d’ailleurs), et autres joyeusetés. Comment le réalisateur texan fait-il alors pour parvenir à faire sourire ses spectateurs ? Simple (pour lui)! En créant des personnages à la fois attachants et horripilants embringués dans des situations délirantes (trois frangins qui ne peuvent pas se sentir enfermés dans la cabine–couchette d’un train traversant l’Inde, déjà…) et en touchant à l’universel humain, ce qui ne peut pas manquer de fonctionner puisqu’au final les sentiments humains sont les mêmes partout. La patte Anderson suffit à faire le reste, à savoir un monde coloré mais qui reste relativement dur, des dialogues décalés entre des personnages paumés, un découpage très personnel de l’image où les mises en abîme scéniques ne sont pas rares, et bien entendu les fameux ralentis de début et de fin de film, caractéristiques du grand Wes.

    En résumé, ceux qui ont aimé The Royal Tenenbaums et The Life Aquatic (entre autres) peuvent aller voir The Darjeeling Limited sans se poser de question, pour les autres, n’hésitez pas à prendre le train en marche.

  • Chronique du film Shutter Island

    J'ai largement évoqué mon amour pour Marty Scorsese dans de précédents articles tant la mise en scène du bonhomme, les sujets qu'il aborde ou les acteurs dont il s'entoure me frappe avec la légèreté d'un Shinkansen qu'on se prendrait en pleine gueule. Je reprends une formule datant de The Departed:  depuis la mort de Kubrick, Scorsese est le seul à régner sans partage au sommet de la pyramide, assis sur une filmographie nerveuse, vibrante, intelligente, spirituelle, osée, provocante, barrée, référencée.

    shutter.JPGSon Shutter Island ne déroge pas à la règle. Il s'agit bien du nouveau chef d'œuvre du maître qui s'aventurait ici, pourtant, en terres inconnues: le thriller sur le fil du rasoir, naviguant entre film noir et film fantastico-psycho-surnaturel. Le Philip Marlowe de Raymond Chandler chez Lynch ou Amenabar. On sort de Shutter Island avec les tripes un peu retournées, tant Scorsese s'évertue pendant 2h15 à nous enfermer dans son univers claustrophobe, aux confins de la folie humaine.

    Shutter Island, c'est d'abord un roman phare - jeu de mots référence au final... - écrit par Dennis Lehane, auteur de Mystic River et de Gone, baby, gone, déjà portés à l'écran par Eastwood et Affleck. Un roman qui nous conduit au cœur d'une île sur laquelle se trouve un asile de haute sécurité pour fous dangereux, un Alcatraz de la démence. Deux marshalls se rendent sur les lieux car une pensionnaire a disparu dans des circonstances étranges et inexplicables. Les deux marshalls vont se confronter à une administration troublante et énigmatique et leur enquête va peu à peu les conduire aux frontières du soutenable.

    Leonardo Di Caprio, encore une fois chez Scorsese... je suis le premier à l'avouer, ça commençait sérieusement à me gaver, étant un brin nostalgique des neiges d'antan, des flocons uniques que sont Robert De Niro, Joe Pesci ou Harvey Keitel. Pourtant, il faut le reconnaître Di Carpaccio trouve ici le rôle le plus intense de toute sa carrière. Un rôle physique et habité. Scorsese l'aime et ça se sent dans la mise en scène. Il lui accorde de longs gros plans, au plus près du regard, pour accentuer la descente aux enfers, palpable dans ces deux billes bleues.

    Scorsese s'offre par ailleurs des effets de miroir avec son œuvre: Shutter Island est située au large de Boston, là où se situait l'action de The Departed, on pense très souvent aux Nerfs à vif et à The Aviator, les deux films essentiels dans lesquels Scorsese abordait déjà la folie et la façon qu'elle a de ronger les hommes, comme une lèpre psychologique... et puis il y a ce pyromane: je ne sais pas si c'est voulu ou pas, mais j'ai instantanément pensé à Travis Bickle, le Taxi Driver incarné par Robert De Niro... tiens, encore un rôle de fou furieux. Scorsese serait-il le Goya du Septième Art, attiré, presque de façon malsaine, par les blessures de l'âme?

  • La Construction d'Ecoquartiers en Europe

    Qu’est-ce donc que ces « écoquartiers » dont on entend parler depuis quelque temps ?

    Si la chose est relativement neuve en France, elle est pratiquée depuis les années 90 chez nos voisins européens. En France on connait surtout le secteur de la réhabilitation d'habitat, la rénovation de bati ancien comme chez maison d'aqui dans l'arrière-pays Catalan dans le 66, mais la construction de quartiers à teneur écologique est plus complexe...

    eco-quartiers.JPGLe livre " Ecoquartiers en Europe" ne présente cependant pas un inventaire exhaustif des écoquartiers déjà existants. Il en détaille dix, situés dans huit pays, dont deux en France. Ce panel permet de faire un tour d’Europe des différentes conceptions retenues. De quoi inspirer nos propres aménageurs et groupes d’habitants.

    Car l’écoquartier ne se borne pas à la construction écologique, mais également à la préservation de la biodiversité urbaine, la réduction de l’empreinte écologique et surtout le développement d’une mixité sociale et générationnelle.

     

     

    • Philippe Bovet, Ecoquartiers en Europe

    • Éditions Terre Vivante -

    • Paru le 25/05/2009

  • Livre : Notre Dame Aux Ecailles

    Notre Dame Aux Ecailles est le second recueil de nouvelles de Mélanie Fazi après Serpentine, par ailleurs réédité pour l´occasion par Bragelonne. Ce nouveau volume est partiellement composé d´inédits (6 titres sur douze), le reste ayant été publié dans diverses anthologies précédemment.


    notre.JPGJe vous l´avoue franchement, je n´avais jusqu´ici prêté que peu d´attention à Mélanie Fazi malgré (ou à cause) des critiques dithyrambiques à son endroit. Trop occupé avec les auteurs anglo-saxons sans doute, que voulez-vous ...Et puis les étiquettes par trop accrocheuses ont tendances à me rebuter. La nouvelle princesse du fantastique dixit la quatrième de couverture. Sacrées éditeurs, ils ne savent jamais où s´arrêter. Bien mal m´en a pris car ces nouvelles révèlent un sacré talent de conteuse.


    Mélanie Fazi écrit à la troisième personne. Nécessairement, une grande d’elle-même transparaît dans ses personnages narrateurs, le plus souvent féminins. L’immersion du lecteur est d’autant plus grande. On pense parfois à Poppy Brite (Mardi Gras), aux univers enfantins et inquiétants de Gaiman et McKean (En forme de Dragon, Le train de nuit) ou encore à Lovecraft, rien de moins, avec les horrifiques contes que sont Le Nœud Cajun et encore plus le fabuleux Noces d’Ecumes, de très loin mon texte favori dans ce recueil. L’horreur y est palpable, sourde menace qui dévore l’âme, l’esprit et le corps, créature impie issue de quelque profondeur abritant les hordes chtoniennes. Mélanie Fazi alterne avec un bonheur certain la revisitation de thématiques fantastiques classiques avec des idées absolument géniales. Villa Rosalie démontre à son tour le talent de l’auteur qui se plie avec brio à l’exercice, ô combien casse-gueule, de la maison hantée avec un récit attachant et subtil. Même chose avec Langage de la peau où le thème classique de la transformation est abordé avec une grande originalité. Classiques sur le fond mais diablement novateurs dans la forme. Ce qui l’est moins c’est de faire l’amour avec un fleuve comme dans La Danse au bord du Fleuve. Quand au texte éponyme, Notre Dame aux Ecailles, difficile de le résumer sans l’écorner par de grossières comparaisons. Contentons-nous de dire qu’évoquer la maladie n’est jamais un exercice aisé et que l’auteur y parvient avec une pudeur et une sincérité touchante.


    Si tout ces textes ne sont pas tous des chefs d´œuvre (La cité travestie, de loin le texte le plus faible du recueil), chacun recèle une atmosphère d´une grande délicatesse, empreinte de féminité, de douceur et de cruauté.

    En un mot : superbe.

  • Préparons ensemble la Nuit du réveillons 2018

     

    Le lieu de réception 2018 du réveillon


    Préférez un lieu en extérieur pour ce réveillon 2018 nature et frais. Un écrin de verdure naturel est en effet préférable à une reconstitution en intérieur.

     

    La carte de voeux 2018


    Choisissez une carte de voeux virtuelle, une ecard pour 2018 :  légere et épuré sur le thème de la nature et des oiseaux. Vous pouvez glisser une plume ou des confettis en forme d'oiseaux à l'intérieur de l'enveloppe. Il existe de superbes cartes de voeux animées pour 2018 si vous cherchez bien.

     voeux--2.JPG

    Les tenues


    Choisissez une robe  légère et aérienne. Vous la trouverez parmi les robes de créateurs tendance 2018 : Alberta Ferretti, Louise Dentelle, Elie Saab, Jesus Peiro, Vera Wanf, Temperley London, Suzanne Ermann, etc. Osez une robe de mariée bohème, mini, courte ou danseuse !Pour la sortie de la cérémonie, des plumes ou des graines d'oiseaux sont toutes indiquées. Vous pouvez également opter pour le lâché de colombes.

     

    La décoration du réveillon 2018


    Créez une décoration aérienne toute en fraîcheur, blanche, verte et bleue. Habillez vos tables d’une nappe blanche et de vaisselle en palmier. Accompagnez-les de serviettes bleu ciel. Quelques plumes sur les tables. Des guirlandes de plumes tendues au plafond avec des guirlandes lumineuses pour jouer sur des effets de lumière.


    Si vous êtes en extérieur, accrochez des cages d’oiseaux à un arbre dans un esprit arbre à vœux. Vos invités pourront y déposer un mot, une photo, etc.

    Donnez aux tables des noms d’espèces d’oiseaux. Et déposez en centre de table des compositions florales ou de branchages avec des nids, des plumes, des oiseaux en bois, des mini nichoirs (très tendance), différentes sortes de cages à oiseaux qui feront écho au plan de table.

    En 2018, évitez les oiseaux empaillés, kitch à souhait.